top of page
IMG_20220109_103536.jpg

La thérapie brève systémique et stratégique

Systémique... ? Stratégique... ? Brève... ?

Egalement nommée « Approche de Palo Alto », en référence au courant de pensée qui s’y rapporte, la découverte de la thérapie brève systémique et stratégique fut une véritable révélation dans ma pratique clinique. Au-delà de sa puissance et de son efficacité, j'y ai découvert une approche passionnante et stimulante. En cours de séance, je me glisse dans la peau d’un détective, explorant avec curiosité les mécanismes qui nourrissent le mal-être de mon patient, pour ensuite, avec lui, actionner des leviers stratégiques et ciblés qui l’aideront à sortir de l’impasse.

 

La thérapie systémique et stratégique en 4 points... 

  1. Approche systémique : Cette approche considère que les problèmes sont maintenus par des interactions au sein du système (famille, couple, travail) plutôt que par une cause individuelle ou un événement passé. L'objectif est de comprendre les dynamiques relationnelles et les tentatives de solutions répétées qui aggravent ou maintiennent le problème.

  2. Focus sur le présent : Contrairement à des approches analytiques, elle ne cherche pas à explorer le passé, mais à intervenir sur les schémas actuels pour apporter des changements.

  3. Changement stratégique : L'idée est d'interrompre les cercles vicieux comportementaux par des interventions ciblées, souvent contre-intuitives. Il s'agira de tâches à réaliser au domicile. Le changement est dépendant de la réalisation de ces tâches par le patient. Pas de tâches... pas de changement... 

  4. Interventions brèves et limitées : La thérapie est courte (souvent entre 5 et 10 séances). Chaque séance est structurée autour d’un objectif précis et mesurable.

En résumé : Une approche active, pragmatique, orientée solutions… 

Si le patient réalise efficacement les tâches qui lui sont prescrites par le psychologue, cette approche permet de résoudre chaque problématique en 5 à 10 séances. Ceci la distingue d'une approche classique de soutien, qui privilégie l'accompagnement sans viser activement le changement, ce qui tend souvent à prolonger la durée de la prise en charge.

Pour quelles problématiques ? 

Cette approche, très polyvalente, s’applique à la très grande majorité des troubles psychologiques ou problématiques relationnelles. Pour autant, chaque psychologue a des thématiques de prédilections. Pour ma part, je prends en charge : 

  • les troubles liés à l’anxiété  : troubles anxieux, phobies, TOC, attaques de panique, hypocondrie, traumatismes ; 

  • les troubles du sommeil ; 

  • les symptômes somatiques liés au stress, tels que maux de tête ou troubles digestifs),

  • les difficultés de gestion émotionnelle (stress, deuil, colère)  ;

  • les problèmes relationnels (harcèlement, conflits de couple, difficultés éducatives ou parentales) ; 

  • le burnout professionnel ou parental.

Contactez-moi pour en savoir plus...

Pour quel public ? 

Je reçois principalement des personnes de plus de 15 ans, car elles peuvent s'engager elles-mêmes dans un processus de changement. Pour les thématiques liées aux enfants, j'accompagne généralement les parents, qui sont les véritables demandeurs du changement et qui, vivant aux coté de l'enfant, pourront agir directement sur la situation.

Quelques exemples... 

 

L'aspect systémique illustré grâce à l'exemple de Juliette... 

Juliette a une peur panique d'aller seule le soir dans la rue de la Montagne depuis qu'elle y a croisé un exhibitionniste. Cela la terrifie à un point tel qu'elle évite de le faire autant que possible ou demande à un proche de l'accompagner dès qu'elle doit s'y rendre. Au fur et à mesure que le temps passe, sa peur augmente en intensité et devient une souffrance insupportable. La réponse d'évitement ou la demande d'accompagnement sont des réactions spontanées en réaction à la peur. Malheureusement, si ces réactions deviennent systématiques, elles suscitent à long terme le maintien voir l'aggravation du problème (d'abord spécifique à la rue de la Montagne, en soirée, cette peur s'étend ensuite aux autres rues et même en journée).

Cet exemple illustre l'ancrage systémique du problème :  Au plus Juliette évite ou demande de l'aide, au plus elle nourrit sa peur... et plus elle a peur, plus elle évite. Un cercle vicieux est installé.

Des tâches d'exposition progressives, en amenant Juliette à réagir inversement, permettront, en interrompant le cercle vicieux, à Juliette de se libérer de sa souffrance. 

La démarche stratégique illustrée grâce à Robin et ses parents... 

Robin, 13 ans, arrive, amené en consultation par ses parents. Ils sont à bout ! Ils lui reprochent son manque de motivation pour l'école et son manque d'esprit d'initiative à la maison et souhaiteraient que Robin bénéficie d'un suivi afin de développer sa motivation. L'analyse systémique met en évidence le fait que Robin peut se montrer très motivé dans d'autres contextes comme les scouts où il fait preuve d'un esprit d'initiative étonnant. Mais à la maison, c'est très différent : les sermons de ses parents à propos de l'importance de s'investir dans son travail scolaire l'indiffèrent. Ses parents doivent tout lui rappeler : faire ses devoirs, étudier ses leçons, ranger sa chambre, emporter son sac de gym, et même prendre sa douche ! Il semble même qu'au plus ses parents lui rappellent ce qu'il doit faire, au moins Robin fait preuve d'initiative.

La demande des parents de recevoir leur fils est compréhensible... mais pas stratégique !

Pourquoi ?... car Robin n'est PAS demandeur d’un changement. Et quelles raisons aurait-il de l'être d’ailleurs ? Au fond, les rappels de ses parents qui lui évitent ses petits "oublis" sont plutôt confortable. Pourquoi faire soi-même ce que quelqu'un d'autre fera beaucoup mieux ? Certes, il lui en coûte quelques sermons mais il sait que les tempêtes finissent toutes par se calmer. Dans ce contexte, tenter un changement auprès de Robin risque fort de s'avérer une entreprise décourageante. Il est toujours, en effet, plus efficace de mobiliser les personnes demandeuses du changement. En l’occurrence, ici... les parents !

L’accompagnement se fera donc avec les parents et consistera donc dans un premier temps à faire prendre conscience à ceux-ci que les rappels qu’ils lui proposent afin de lui éviter des déconvenues sont, certes, bienveillants mais probablement également contributeur de son manque d’initiative. Au plus les parents lui font des rappels, au moins il prend d'initiatives,... et au plus les parents font des rappels... Le cercle vicieux est installé. Les tâches proposées aux parents viseront à briser le cercle vicieux. Par exemple en faisant en sorte que le manque d'initiative de Robin devienne pour lui une source de désagréments. Il pourrait s'agir, par exemple, d'arrêter de le réveiller le matin (et le laisser assumer ses retards à l'école) ou de cesser de lui rappeler ses échéances scolaires tout en le laissant en subir les conséquences.

bottom of page