top of page
Rechercher

Dernière mise à jour : 10 janv.


"Ma mère est morte. C'était un lundi. Un infarctus foudroyant. Tout d'un coup, tout bascule. Comme si le sol ferme qui m'avait portée jusqu'ici se dérobait sous mes pieds, sans m'avoir laissé le temps de m'y préparer. A quoi m'accrocher à présent pour rester debout ? Tout d'un coup l'insouciance et la joie de vivre qui m'habitaient font place à une douleur et une colère indescriptible. Puis à une solitude intense... liée à la perte bien sûr et à cette détresse que je suis seule à ressentir aussi intensément, et puis il y a les "proches"... Ils sont présents autours des obsèques et ça fait énormément de bien. Mais une fois ce moment passé, ils reprennent le cours de leur vie. Et le sujet devient une affaire classée... un tabou même. On ne vous demande plus comment vous allez. On évite même le sujet. Comme si rien ne s'était passé. Comme si ce que l'on vit comme un séisme, était finalement assez anodin. J'imagine qu'ils ont du mal à savoir quoi faire, quoi dire. Je ne leur en veux pas. Mais c'est dur.". (Marie, 37 ans)


Bien que regrettable, ce manque de soutien social décrit dans le témoignage de Marie (prénom d'emprunt) est plus souvent la règle que l'exception quand il est question de deuil. Très fréquemment, les personnes endeuillées se plaignent de voir leurs amis les fuir ou le téléphone cesser de sonner. Et lorsque les relations sont maintenues, le sujet du défunt passe sous silence. A la peine du décès s'ajoute celle liée à un entourage en apparence indifférent. Qu'elle soit réelle ou ressentie, cette indifférence est difficile à vivre pour la personne endeuillée puisqu'elle ajoute de la peine à la peine et accroit le sentiment de solitude déclenché par la perte de la personne aimée.


Pourquoi le sujet du deuil, est-il si difficile à aborder ?

Un premier élément de réponse est sans doute issu de cette idée que les larmes suscitées par l'évocation de la mort ravivent la blessure, un peu comme un feu sur lequel on jetterait de l'huile. Les larmes reflètent en effet une manifestation émotionnelle. Or, il est dorénavant bien accepté qu'accueillir ses émotions permet petit à petit de les apaiser, alors qu'à l'inverse, les refouler les exacerbe. Les larmes ne sont donc pas à diaboliser. Bien au contraire puisqu'elles contribuent progressivement, à éteindre les braises de la souffrance... et non à les attiser !

Un second élément vient du fait que face à la souffrance d'autrui, notre réflexe premier est de proposer des solutions. Mais quelle solution y a-t-il à proposer quand il s'agit de la mort ? Ne sachant que dire, nous préférons alors éviter le sujet. Or, et il est n'est pas nécessaire d'être endeuillé pour cela, nous avons tous déjà vécu les bienfaits ressentis par l'expression de nos états d'âme à une oreille bienveillante. Et ce, même lorsqu'il n'y a aucune solution à l'horizon ! D'où vient ce soulagement dans ce cas ? Juste du fait que l'écoute chaleureuse d'une personne capable d'accueillir notre souffrance contribue à elle seule grandement à l'alléger. Car cette personne, parfois plus dans son attitude que dans ses mots, est capable de nous dire "Je comprends ce que tu vis. C'est terrible. Je suis là pour toi." Le deuil n'est pas différent de cela.


La peur de susciter l'émotion ainsi que l'absence de solution à proposer met donc très mal à l'aise et encourage la plupart du temps l'entourage à éviter le sujet. Démunis, certains s'essaient parfois à quelques conseils tels que "tu dois tourner la page", "il faut aller de l'avant" ou tentent de consoler à coup de "ça va aller". Ces propos veulent bien faire mais ils donnent l'impression à l'endeuillé qu'il n'a pas le droit à son chagrin ou que celui-ci est mineur et facilement surmontable. Or, faire un deuil n'est pas tourner une page. On ne tourne pas la page des êtres qui furent les plus importants dans nos vies. Au mieux, pouvons-nous peu à peu « apprivoiser leur absence ». Cela prend du temps (souvent au moins un an) et beaucoup de larmes. Et c'est parce que cela prend du temps que les endeuillés n'éprouvent pas seulement le besoin d'être entourés au moment du décès mais tout au long de ce processus de cicatrisation qu'est le deuil. Ils ont besoin de sentir de la chaleur, de la bienveillance, de l’affection, de l’humanité pour les aider à panser cette inhumanité qu’est souvent la mort d’un très proche (1).


Peut-être avez-vous des personnes endeuillées parmi vos proches. Sans aucun doute en aurez-vous. N'hésitez jamais à leur parler du défunt, de leur cheminement, de leurs ressentis. Nul besoin de questions complexes. De simples"Comment te sens-tu?", "Où en es-tu ?" suffiront à l'endeuillé à se sentir accueilli pour s'exprimer dans la bienveillance. Ecoutez sans interrompre, avec chaleur, sans juger, ni conseiller. Légitimez la souffrance vécue. Posez des questions ouvertes. Ne craignez pas les larmes ! Elles sont normales, nécessaires même, et seront vécues bien moins douloureusement que le sentiment de solitude ressenti si vous évitez le sujet. Au final, ce que retiendra l'endeuillé de cet échange, c'est votre empathie. C'est la sensation d'être entouré malgré le vide laissé. Cette même sensation qui lui donnera confiance et espoir pour avancer et retrouver une nouvelle stabilité après le séisme.


"Parler de ses peines, c’est déjà se consoler."

Albert Camus





(1) Beauthéac, N. (2015). Les besoins et les attentes des personnes endeuillées. Jusqu'à la mort accompagner la vie, 121(2), 37-42.





When people find themselves procrastinating, they often respond to this situation by an “I have to work” strategy. But most of the time, this answer makes the problem gets even worse. Why? When you tell yourself that you’ll have to work hard all day long because you haven’t done anything the days before, that's a little like you'd say to yourself “Tomorrow, I’m gonna climb the Mount Everest!” while the highest top you reached recently is the second floor of your apartment building. The contrast between what you want to do and what you are used to do is such that you might get immediately discouraged, leading you to… procrastinate! Indeed, as soon as you'll start to work, the distance to the finish line will put you off and the little voice in your head will tell you how “you really suck”, pushing you forward to an incredibly instructive video about the "8 scientifically proven reasons why having a cat is good for you". After that, as soon as you'll realize the amount of time you just lost, you'll immediately order yourself this very powerful injunction : “I HAVE TO WORK!”

It seems like you entered a vicious circle in which you have a total loss of control over your time: rest seeps into work, and work (or the guilt of not working) seeps into rest. In the end, neither work nor rest ends up to being effective.

An “I have to work” strategy can be effective, but if you tested it inefficient many times, you'd better move to a different one…

What about an “I have to rest” strategy, then ? Not intuitive? That's right! But doesn't that make it even more interesting? Instead of starting your day by telling yourself “I have to work”, you’ll tell yourself “I have to rest” and then just set a few well defined periods of time dedicated to a limited well defined work. Because the goal you set becomes reachable, you’ll find yourself reaching it! And the little voice in your head will start deliver messages you haven’t heard for a long time : “I’M SO GOOD!”. But what will the voice say when you'll get back to rest between the devoted work periods? Well, the voice will keep telling you how good it is to be so good. Why? Because those resting times are not only DESERVED but also PLANNED which is something brand new. You just reversed the vicious circle into a virtuous circle. Congrats !

The following days, if necessary, you'll be allowed to enlarge the periods of time devoted to work. But not too much! Be careful!

Seems crazy? Just try….



bottom of page